What are you doing?

Qu'êtes vous en train de faire ?

lundi 23 mars 2009

Twitter : révolution ou e-phénomène ?


Avec 6 millions de membres et une croissance annuelle de presque 900%, la plateforme sociale de micro-blogging est devenue le service web incontournable de ce début 2009. Critiqué puis adulé, Twitter surprend effectivement par sa simplicité et son apparente futilité à tel point que tous les médias évoquent aujourd’hui cet outil permettant à ses utilisateurs de partager des messages de 140 caractères avec leur cercle d’amis ! Accessible en mobilité, Twitter a souvent été décrit comme le « SMS du web » ou, grâce à son API ouverte, comparé à un « client web IRC ». Trois ans après la première version du service, Twitter n’a pourtant plus grand-chose à voir avec l’expérimentation de Jack Dorsey. A mesure que les « gazouillements » s’amplifiaient sur la toile, Twitter a vu ses usages évoluer grâce à l’addition de nombreux services et outils développés par la communauté. Donnant du sens à une plateforme technique extensible à la résonnance mondiale, les usagers ont fait de Twitter le nouveau caméléon du web. Forte de son trafic, la startup californienne s’est même hissée à la troisième place du classement des réseaux sociaux. Le « tweet » deviendra-t-il pour autant une pratique durable ?

Un outil de « lifesharing »

Capture: Widsets
« Qu’êtes-vous en train de faire » ? Ce n’est ni plus ni moins la réponse à cette banale question que Twitter vous propose de diffuser à votre famille, amis ou collègues, via un nouveau type de canal de discussion asynchrone. Basé sur l’envoi et la réception de « statuts » (« je travaille, je sors prendre un verre, je regarde un match »), Twitter permet donc de communiquer et de maintenir des liens avec son cercle d’amis. Propice au « lifecasting », il s’appuie sur le partage de courts textes plutôt que sur une réelle « discussion », mais permet de toucher très facilement, et  automatiquement l’ensemble de ses contacts.


Capture: Spaz
Entre les messageries instantanées traditionnelles et  les services de courriels intégrés aux plateformes sociales, Twitter trouve une réelle résonnance une fois utilisé sur mobile ou via un client « desktop ». Interfacés avec l’API, de nombreuses applications tierces ou plugins permettent en effet de « twitter » directement depuis son bureau ou son navigateur web et favorisent la compréhension de cette logique de flux continu. La diffusion possible des messages par SMS (selon les pays), RSS ou e-mail renforcent d’autant plus ce mode de lecture et fait de la plateforme de microblogging un formidable outil de partage de contenu personnel.


Capture: Twitpic
Couplé à Twitpic, elle permet d’ailleurs très facilement de partager des images… Vous l’aurez compris, à l’inverse des réseaux sociaux dits « classiques » (Facebook, Myspace, etc.) le projet de Jack Dorsey et Evan Williams développe un tout autre type de structure relationnelle. L’utilisateur a en effet la possibilité d’autoriser ou non les personnes qui recevront ses « tweets », tout en sélectionnant ceux qu’il souhaite suivre. S’il est possible de fonctionner en circuit fermé, Twitter encourage plutôt une forme d’ouverture, et créé une « timeline » publique qui ravira les voyeurs du web. Certains y voient un formidable canal de diffusion personnel, d’autres une forme de narcissisme digital : force est de constater que de plus en plus d’usagers considèrent déjà Twitter comme un précieux mode de communication. Cette non-réciprocité joue d’ailleurs un rôle important dans l’articulation des échanges puisqu’il permet à chacun d’élargir, de rétrécir et de filtrer ce nouveau robinet d’informations.

Un nouveau média

Capture: Twistori
Véritable tourbillon de contenu personnel, Twitter mêle tranches de vie, conversations croisées et monologues qui permettront à chacun de prendre la température des internautes du monde entier. Dans cette couche brute d’informations, et grâce à l’utilisation de « hashtags » (le symbole « # » précédant un mot permet de définir des « tags ») chacun pouvait accéder en novembre dernier aux messages poignants des témoins des attaques terroristes de Mumbai (en moyenne 80 « tweets » toutes les 5 secondes).

De la même manière, les journalistes américains ont trouvé sur Twitter

Capture: Businessinsider
la première photo de l’atterrissage du vol 1549 sur le Hudson, avant même que les médias ne relaient l’information. Mais au-delà de cette nouvelle forme d’exhibitionnisme virtuel, qui permet d’être informé des événements du monde entier, beaucoup d’utilisateurs utilisent le service pour partager des nouvelles, des ressources et des liens.


Capture: Twitterholic
A l’instar des flux de syndication ATOM et RSS, Twitter se base sur un système d’alertes, et permet donc d’accéder au contenu au moment de sa mise en ligne. De nombreux blogs et sites internet utilisent ainsi le service de microblogging californien pour diffuser automatiquement l’URL de leurs articles, tandis que d’autres relaient un contenu inédit et spécialement adapté au format Twitter.  Parmi eux, les politiques et les stars du showbiz sont ceux qui ont le plus tiré parti de ce médium ces derniers mois. Dans le top 3 des comptes les plus suivis, Barrack Obama et Britney Spears talonnent CNN, qui se « contente » de diffuser les « breaking news ». La campagne de l’ancien sénateur de l’Illinois sur le web 2.0 avait rencontré un grand succès, notamment grâce à Twitter, où son équipe relayait au jour le jour des liens vers les flux vidéo et les versions texte de ses allocutions. Les célébrités partagent quant à elles d’une manière plus authentique leur quotidien, et contribuent à dévaluer les scoops des paparazzis tout en fédérant des fans à la recherche d’authenticité.

Service aux multiples facettes, Twitter favorise également une forme de « mindcasting ». Selon Jay Rosen, professeur à la « New York University », c’est une nouvelle manière de dialoguer avec des millions d’usagers partageant les mêmes centres d’intérêts qui s’est progressivement développée. Chacun sélectionnant et diffusant les informations qu’il juge les plus pertinentes, il devient possible de recevoir presque automatiquement sur votre compte un contenu qui répond à  vos attentes et facilite considérablement votre travail de veille.



Le client  TweetDeck permet de suivre Twitter comme un véritable média

Un moteur de recherche

Capture: WeFollow
Si l’influence des blogs n’a pas diminuée, le succès de Twitter a contribué à la dissémination de  l’information de la « statusphère ». Force est de constater que les interactions autour du contenu (trackbacks, commentaires et favoris) se déroulent aujourd’hui majoritairement en dehors du blog en lui-même, ce qui n’enlève pour autant rien à la qualité de la source originale. Les nombres de « followers » et de « re-tweet » sont devenus de nouveaux indicateurs de l’autorité d’un site, jusqu’à présent calculée grâce aux « linkbacks ». De nouveaux services permettent ainsi de mesurer l’influence des utilisateurs selon des critères avancés (nombre moyen de nouveaux « followers » de 1er et 2nd rangs, étendue de votre réseau et de celui de vos « followers », place dans le réseau, etc.) mais également de lister les informations le plus relayées, ou encore de chercher dans les URLs raccourcies postées. « We Follow » apparaît d’ailleurs comme un outil privilégié pour identifier les « hubs » à partir de quelques mots clés.


Capture: TwitterSearch
Comme les plateformes de social bookmarking, Twitter est en train de devenir un environnement facilitant la recherche d’information, sans pour autant la restreindre à de simples URLs. Depuis l’ouverture au public de Twitter Search (développé par Summize), le service de microblogging peut même être considéré comme un véritable outil de recherche. Générant presque autant de trafic que Google Blog Search, le moteur interne  de Twitter rapatrie en temps réel les « pensées » du web et se révèle bien plus puissant que Google pour « chercher dans l’instant ». On l’a vu, les événements marquants se « vivent » dans cet incroyable tourbillon avant d’être relayés à travers les autres couches du réseau. Formidable réservoir d’expériences, Twitter cristallise également les intentions des utilisateurs : ce qu’ils recherchent, ce qu’ils désirent, ce qu’ils veulent savoir, bref autant d’informations susceptibles d’intéresser les entreprises. Actuellement désactivé, le service d’alertes basé sur des mots clés (et également proposé par Particls) renforce considérablement la position de Twitter comme nouveau moteur de recherche et donne du sens aux  pratiques hétérogènes des usagers.


Capture: Twitter Search pour GreaseMonkey
C’est en augmentant d’autant plus le « bruit » des internautes du monde entier que Jack Dorsey et Evan Williams pourront positionner leur plateforme comme un véritable environnement de recherche. En proposant un service ouvert et en laissant les utilisateurs libres de designer leur propre expérience utilisateur, par l’intermédiaire d’applications tierces et de nombreuses expérimentations, les deux fondateurs semblent avoir gagné leur improbable pari. Afin d’assoir leur succès sur la durée, il paraît néanmoins nécessaire d’instaurer quelques conventions favorisant l’intégration des nouveaux utilisateurs. Le grand public sera-t-il pour autant de la partie ? Compte tenu de la volonté de Facebook de développer une logique de « lifestreaming », la réponse pourrait bien être positive…
Cet article est issue du site Dream d'Orange

4 commentaires:

laila a dit…

la ville est belle

laila a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

yup buddy...great knowledge you have shared with us....really creative and innovative thoughts u have said......... .....well u can visit for info about twitter followers at http://thetwittersecret.com/hor

Unknown a dit…

Exactly the way I see it. Face book is for those that you know and normally interact with on a daily basis, but Twitter is used for the outside world.For further information visit:http://thetwittersecret.com